mardi 12 février 2013

L'interviewerie, bande son de vie de Damien Oliveres

 Ely:
 Le tout premier entretien bande son de vie de La Compilerie se devait d'être magique. Et c'est tout naturellement que j'ai pensé à mon ami d'enfance le réalisateur Damien Oliveres qui, (parce que c'est justement un ami  n'avait pas trop le choix ndlr) a accepté  de nous confier quelques anecdotes de vie et les bandes sons associées comme le veut le principe. En parlant de magie et pour vous mettre dans l'ambiance, le travail de Damien c'est par exemple ce magnifique clip pour le Convert The Measurement des Berg Sans Nipple sorti il y a quelques jours. (que j'aime ces lucioles!)





Damien:
Je vais commencer par une anecdote de concert qui m’a profondément marqué et qui a  je pense  déterminé ce que je suis devenu. Je fonctionne au coup de coeur, à l'émotion. Toujours. Je suis capable d’être bouleversé par un détail qui va conditionner le tout, et la musique a contribué à cet état d’esprit.

Chronologiquement, la première gifle musicale que j’ai prise, c’était au Rockstore à Montpellier en 1992. Je suis avec des amis et jeune lycéen. On arrive à la bourre au concert. Les mecs commencent déjà à jouer. Je ne sais pas très bien ce qu’ils font ; j’ai juste entendu un morceau vite fait sur le trajet. Bref, on s’engouffre dans la foule et d’un coup je suis stoppé net dans ma tentative pour me rapprocher de la scène : une grosse vague de son me laisse sur place pendant près de 10 minutes. Je prends tout ce qui vient, je suis désarmé et visiblement pas le seul : la salle  entière est restée longtemps la bouche ouverte.

Le groupe c’est Ride et le morceau, Leave Them All Behind.




 

Les deux autres anecdotes sont plus liées à mes rencontres. Des rencontres furtives dûes au hasard ou parfois provoquées. 

J’aime lier  ces instants  partagés à des musiques. Peut-être une manière de m’en rappeler.



En 1991, Je vois “Delicatessen” dans une petite salle. Je prends une grosse baffe. Jean-Claude Dreyfus me fascine. En 2001, je croise Hervé Pierre Gustave dans une salle de montage. Il bidouille une séquence où il se tape une vieille sur une chaise entouré de photographes, en réponse aux Chiennes de garde. Je lui dis que ça "défonce tout" sans faire de jeu de mot.
En 2003, je tourne mon premier court métrage avec Jean-Claude Dreyfus. À table, on parle d'HPG. Il voulait lui attribuer un rôle dans son prochain film, peut-être “On ne devrait pas exister”. Dreyfus n’était pas très chaud et je me revois en train d’essayer de le convaincre alors que nous finissions nos desserts sous un soleil de plomb. Apparemment, ça n’a pas marché !

Ce moment, qui reste un très bon souvenir, je le lie à ce morceau. Le coffret Deluxe edition de “Dirty” était sorti cette année là et je l’écoutais autant que se pouvait.
                                         Sonic Youth- Creme Brulee


                                        

                                         Sharlak- As Long

 


En 2001, j'achète "Some of them don't" de Shalark, le premier LP du label Karat Records, parce que j'écoute tout ce que fait Ark. Je connaissais déjà le label ; ils avaient sorti un vinyl culte, “La guerre aux trousses”, réunion démente de Ark et Oizo sous le pseudo de Dépérissement Progressif (un sacré bordel). Dès lors, je suis assidument Karat ; ils me font découvrir Chloé, Krikor, Feadz, Nôze...

En 2010, je clipe Dolibox pour Karat Records. C’est un chouette moment.



                                 Dolibox-Septembre 2020




En ce moment, je ne décroche pas de PVT (dont le nouvel album vient de sortir) que j’ai entendu la première fois en 2009 pour un festival Warp à la Cité de la Musique. J’y étais allé pour voir le show de Chris Cunningham et finalement ce sont eux qui m’ont le plus marqué.                        

                                           Light Up Bright Fire-PVT
   

Ely: Damien un grand merci  pour t'être jeté à l'eau <3

Ehhh tu sais quoi? Dans ma BO de vie à moi y'a un titre qui t'es associé à tout jamais. J'ai 14 ans c'est 1990, l'âge des boums, la musique a déjà cette capacité à me retourner les tripes, ou j'ai plutôt déjà la capacité de la percevoir ainsi, tu as cette capacité là aussi toi.... On écoute ça en boucle. Franchement je le poste sans honte, on a aimé des trucs hasardeux à 14 ans, mais ce track sans rougir je te/vous le mets parce que même 23 ans plus tard, ce morceau a de la gueule. (ces basses la vache!....)

                                           Neneh Cherry- I've Got You Under My Skin




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