mardi 26 février 2013

Fink pure bande son de vie.

Mars 2009, séparation imminente. En vue du partage des biens, je numérise en fourbe les CDs du foyer (prends ce que tu veux mais pas ma musique!), je trie les sons, je compile, je range. Vient ainsi le tour du boîtier vide de Biscuits For Breakfast cet album de Fink que j'ai écouté en boucle dans la voiture quelques temps plus tôt et que j'ai sûrement prêté (jamais revu dénonce-toi malfrat si tu me lis!) dans un élan de ''il faut absolument que t'écoutes ça!'' dont tous les amoureux de musique généreux ont le secret. J'enchaîne sur une recherche Google, j'y découvre un profil Myspace,une promesse d'album à venir, un autre sorti entre temps, j'achète! J'y écoute quelques pures merveilles  dont le transcendant Sort Of Revolution  extrait de l'album à paraître. Une tuerie, une merveille, je suis amoureuse de ce morceau je m'encasque chaque soir, j'y retourne (j'évite ainsi les conversations, les choses déjà dites sur mon couple à la dérive) ce titre me tient la main fort dans ce changement de vie en cours.On y entend le glissement des doigts sur la guitare entre deux accords comme j'aime. C'est pur,sensuel, cristallin, un peu dub sur la fin c'est juste beau.  L'album  du même nom sort au mois de mai, je l'ai pré-commandé il m'attend dans la  boîte aux lettres le jour même où le père de mes enfants à définitivement quitté la maison. Le soir venu, nos petits bouts dorment enfin, j'ai été forte, je suis épuisée...Je m'y colle. Je ressens réconfort et émotion à chaque titre : Je n'avais pas eu un tel engouement sonore depuis Amnesiac des Radiohead en 2001 c'est pour dire!
Octobre 2009, quelques mois plus tard, après avoir repris ma vie en main, et après avoir passé un été de teenager célibataire plus que salutaire, Fink passe à l' Alhambra à Paris et moi j'y suis aussi pour des raisons professionnelles. Malgré un manque d'assurance sur scène flagrant, l'accoustique magique de cette salle aidant, ça met les poils tant et si bien que 2 semaines plus tard, à Montpellier j'y retourne. Autre ambiance, plus décontractée, son plus rough avec ma Nine, copine de vie et de son, depuis Fink-convertie, la magie opère encore...

Fin de l'hiver 2011, Fink dépose gentiment  dans ma boîte mail un accès pour un téléchargement de Perfect Darkness, extrait de l'album (du même nom) sur lequel il était en train de travailler. Re coup de foudre, ce titre est sensuel à souhait, à la rythmique, je retrouve le toucher de Tim Thornton, ce batteur métronome qui m'avait fait si grande impression sur scène. Cette fois là, je ne l'avais pas oublié, et ses trois précédents albums m'accompagnaient partout, toujours.

Eté 2011, j'ai un accident de voiture, j'en sors indemne par miracle, pas ma voiture. En bande son de ma cascade, Fink... Je nous revois encore feu-la-petite-Toy'-familiale et moi couchées sur le flan gauche, le volant sur les genoux j'essaie d'extirper désespérément et vainement de l'autoradio défoncé le CD de l'album Perfect Darkness fraîchement acquis, découvert et bien sûr adoré.J'ai les boules il est tombé pour la France...(Oui je sais...  )

Je ne peux pas décemment vous faire écouter l'intégralité des titres de Fink que j'aime. Je vais donc en choisir un par album cité exercice Ô combien délicat. Pour le reste demandez-moi je suis amoureuse de musique et généreuse, je prête!


Kamlyn-Fink (Biscuits For Breakfast 2006)





 Trouble's What You're In- Fink (Distance And Time 2007)



Sort Of Revolution- Fink (Sort Of Revolution 2009)



Warm Shadow-Fink (Perfect Darkness 2011)

 



mercredi 20 février 2013

De la musique, une voiture, des enfants, la vie, ou pas...

Depuis mon plus jeune âge, exception faite bien sûr de la sacro-sainte salle de concert, la voiture est à mon sens le meilleur endroit sur terre pour écouter de la musique. J'ai souvenir de longs trajets à l'arrière de la caisse familiale toute ado que j'étais  bouleversée par le son des Cure dans mon walkman auto-reverse (paix à son âme) qui permettait (ô grand luxe!) de retrouver plus facilement sur la bande le titre préféré pour l'écouter en boucle. C'est donc en toute logique que le permis en poche, je suis devenue une star du drumming en voiture  (le concept est simple main gauche qui tape en mesure sur le volant, et la main droite sur le levier de vitesse avec la bague pour les effets sonores de cymbales oui je sais bref voilà), du sing along (fort et faux sans quoi c'est pas drôle pour les autres automobilistes aux feux rouges) et du head banging surtout avec les copines les soirs de fête.

C'est dans cette ambiance, que mes enfants ont grandi, ils pourront dire plus tard qu'ils groovaient déjà sévère dans leur siège auto. Les invités à bord ont variés,  du gros break familial avec la poussette dans le coffre à la petite C3 de fifille de maman, les ''titines'' ont défilées, mais  toutes ont été témoins de moments de complicité, de dégoupillages sonores, en rythme, chansons et tortillages de boul' bien attachés par la ceinture de sécurité.

C'est ainsi que par exemple Metronomy est devenu une saveur familiale incontestée, et Heartbreaker notre hymne, gloire au départ pour la plage les cheveux au vent toutes vitres baissées.

Plus récemment, les loulous et moi avons découvert ensemble Alt-J, et depuis on a facilement tendance à partir en Yaourt singing freestyle avec Joe Newman, surtout dans Breezeblocks  à cause du refrain où ça chante en canon. On est trop fort! (ou pas)

En termes de drumming,  c'est le concours de celui qui case le mieux le ''kssss ksssss'' des cymbales disco dans le refrain de Night Time des XX .Essaie donc, tu verras c'est pas si simple surtout quand tu chantes la guitare en même temps!


Mais les enfants ça grandit, il a fallu que je mette un peu d'eau dans mon vin (ou de la soupe dans les playlists) en d'autres mots un peu de mes enfants dans mon égoïsme sonore.


A suivre dans un prochain billet, les bides d'un autre monde que j'ai pu essuyer, les réactions à chaud de mes bambins, leurs réflexions de quand ils n'aiment pas (pire qu'une critique de chez DumDum :) ) Eh oui ça arrive, et quand ça casse la good vibe un enfant, ça ne fait pas dans la dentelle.


                                   Metronomy-Heartbreaker



                                        Alt-J- Breezeblocks


                                        The XX-Night Time








mardi 12 février 2013

L'interviewerie, bande son de vie de Damien Oliveres

 Ely:
 Le tout premier entretien bande son de vie de La Compilerie se devait d'être magique. Et c'est tout naturellement que j'ai pensé à mon ami d'enfance le réalisateur Damien Oliveres qui, (parce que c'est justement un ami  n'avait pas trop le choix ndlr) a accepté  de nous confier quelques anecdotes de vie et les bandes sons associées comme le veut le principe. En parlant de magie et pour vous mettre dans l'ambiance, le travail de Damien c'est par exemple ce magnifique clip pour le Convert The Measurement des Berg Sans Nipple sorti il y a quelques jours. (que j'aime ces lucioles!)





Damien:
Je vais commencer par une anecdote de concert qui m’a profondément marqué et qui a  je pense  déterminé ce que je suis devenu. Je fonctionne au coup de coeur, à l'émotion. Toujours. Je suis capable d’être bouleversé par un détail qui va conditionner le tout, et la musique a contribué à cet état d’esprit.

Chronologiquement, la première gifle musicale que j’ai prise, c’était au Rockstore à Montpellier en 1992. Je suis avec des amis et jeune lycéen. On arrive à la bourre au concert. Les mecs commencent déjà à jouer. Je ne sais pas très bien ce qu’ils font ; j’ai juste entendu un morceau vite fait sur le trajet. Bref, on s’engouffre dans la foule et d’un coup je suis stoppé net dans ma tentative pour me rapprocher de la scène : une grosse vague de son me laisse sur place pendant près de 10 minutes. Je prends tout ce qui vient, je suis désarmé et visiblement pas le seul : la salle  entière est restée longtemps la bouche ouverte.

Le groupe c’est Ride et le morceau, Leave Them All Behind.




 

Les deux autres anecdotes sont plus liées à mes rencontres. Des rencontres furtives dûes au hasard ou parfois provoquées. 

J’aime lier  ces instants  partagés à des musiques. Peut-être une manière de m’en rappeler.



En 1991, Je vois “Delicatessen” dans une petite salle. Je prends une grosse baffe. Jean-Claude Dreyfus me fascine. En 2001, je croise Hervé Pierre Gustave dans une salle de montage. Il bidouille une séquence où il se tape une vieille sur une chaise entouré de photographes, en réponse aux Chiennes de garde. Je lui dis que ça "défonce tout" sans faire de jeu de mot.
En 2003, je tourne mon premier court métrage avec Jean-Claude Dreyfus. À table, on parle d'HPG. Il voulait lui attribuer un rôle dans son prochain film, peut-être “On ne devrait pas exister”. Dreyfus n’était pas très chaud et je me revois en train d’essayer de le convaincre alors que nous finissions nos desserts sous un soleil de plomb. Apparemment, ça n’a pas marché !

Ce moment, qui reste un très bon souvenir, je le lie à ce morceau. Le coffret Deluxe edition de “Dirty” était sorti cette année là et je l’écoutais autant que se pouvait.
                                         Sonic Youth- Creme Brulee


                                        

                                         Sharlak- As Long

 


En 2001, j'achète "Some of them don't" de Shalark, le premier LP du label Karat Records, parce que j'écoute tout ce que fait Ark. Je connaissais déjà le label ; ils avaient sorti un vinyl culte, “La guerre aux trousses”, réunion démente de Ark et Oizo sous le pseudo de Dépérissement Progressif (un sacré bordel). Dès lors, je suis assidument Karat ; ils me font découvrir Chloé, Krikor, Feadz, Nôze...

En 2010, je clipe Dolibox pour Karat Records. C’est un chouette moment.



                                 Dolibox-Septembre 2020




En ce moment, je ne décroche pas de PVT (dont le nouvel album vient de sortir) que j’ai entendu la première fois en 2009 pour un festival Warp à la Cité de la Musique. J’y étais allé pour voir le show de Chris Cunningham et finalement ce sont eux qui m’ont le plus marqué.                        

                                           Light Up Bright Fire-PVT
   

Ely: Damien un grand merci  pour t'être jeté à l'eau <3

Ehhh tu sais quoi? Dans ma BO de vie à moi y'a un titre qui t'es associé à tout jamais. J'ai 14 ans c'est 1990, l'âge des boums, la musique a déjà cette capacité à me retourner les tripes, ou j'ai plutôt déjà la capacité de la percevoir ainsi, tu as cette capacité là aussi toi.... On écoute ça en boucle. Franchement je le poste sans honte, on a aimé des trucs hasardeux à 14 ans, mais ce track sans rougir je te/vous le mets parce que même 23 ans plus tard, ce morceau a de la gueule. (ces basses la vache!....)

                                           Neneh Cherry- I've Got You Under My Skin




vendredi 8 février 2013

The grippe is in da house,et l'inédit de James Blake aussi!

The fucking grippe is in da house devrais-je plutôt dire. Ca a commencé chez le fiston ainé: les tousse tousse et les ''mamannnng viennnnnnng'' (oui on est du sud même le nez bouché) criés dans la nuit, puis ma gorge a picoté,et j'ai eu très rapidement la sensation de couteaux qu'on avale. J'ai éternué mille fois, j'ai eu froid très froid, je suis quand même allée au bureau (parce que mon chiffre d'affaire ne se fait pas tout seul. La pression les amis la pression!) Et ce, sans aucun scrupule vis à vis de mes collègues d'open space que j'aurais pu contaminer (c'est à dire qu'ils ont la même pression que moi ils viennent même malades eux aussi, c'est le jeu comme on dit! ). Je me suis retrouvée un jour en panne de Kleenex, je me suis donc mouchée avec le papier toilette de l'entreprise qui a irrité mes narines si délicates. Je suis en ce vendredi soir un vrai carnage, un tableau d'après-guerre ....Bref la semaine est finie les enfants sont chez leur daddy (Ahhh les joies de la séparation j'en parle déjà ici ) Dieu que j'en ai  rêvé de ce vendredi soir, de maison vide, de feu de cheminée mes pieds calés au coin de celle-ci, de kleenex usagés éparpillés partout, du glamour que j'ai pas (personne n'est là pour le constater), et de bouillottes sonores dans les enceintes du salon.
C'est pour ce moment précis, que j'ai conservé le titre inédit du fabuleux James Blake enfin de retour. Son titre extrait de l'album Retrograde qui sortira le 8 avril a été dévoilé hier soir à 19h30. J'en ai vu des liens circuler chez mes contacts Twitter (oui oui je m'y suis mise Follow-moi donc! ), j'ai tenu bon, j'ai pas cliqué, je l'ai égoïstement gardé pour là maintenant tout de suite, je sais que ce sera bon, les yeux fermés ( fiévreux et larmoyants) je vous l'offre.
  
James Blake-Retrograde

La vache ces nappes synthétiques c'est sublime!










dimanche 3 février 2013

Et si toutes les femmes étaient des femmes?


Maman fatale, femme enfant, mi-pute mi-soumise,
Femme pote à cuite rock'n'roll sur  escarpins perchée,
Femme objet sexuel (qui le veut bien mais parfois seulement),
Femme confiante,la tête haute, femme qui doute, apeurée.
Femme on ne peut plus  femme pour te séduire, petite fille entre tes bras, tigresse sous tes draps, petit chat sous tes caresses.Maman louve...
Femme menteuse, Femme tricheuse, femme joueuse, femme tout court!

Femme voilée, femme violée, femme bafouée, femme cachée, fatalement maman.
Femme persécutée femme lapidée, petite fille mariée.Enfant femme.
Maman louve affamée.Femme nu-pieds sur champs de mines.Femme soldat.
Femme objet (qui elle ne l'a pas souhaité).
Femme étouffée entre tes bras, femme écrabouillée sous ton poids. Petit oiseau libre dans sa tête.
Femme sans toit, femme sans droit, femme???



  Esther Phillips - Try Me



 Pj Harvey-Man Size





Nitin Sawhney-Homelands 
 





NB Merci pour vos lectures et partages, après un mois d'existence, vous avez fait péter le compteur de La Compilerie. Ca me touche beaucoup.  <3